samedi 20 novembre 2010

Celluloïd Bretonne

Mediaffiliation

Anne. Walter. Les vacances. Un chemin vers la forêt, une ruine, ces souvenirs qui reviennent et la Bretagne à découvrir une autre fois..

C'était il y a longtemps çà... euh... oui je m'en souviens maintenant... en vacances... comment déjà ?... en Bretagne... ce patelin comment s'appellait-il ?...un lieu-dit... un nom en ach... je l'ai sur le bout de la langue... et justement ce jour là... tu vois... c'est comme un titre qui me revient :


Celluloïd bretonne


1) Le Père Lapin

Il y avait la grand-rue qui menait à la route, continuait en chemin, se perdait en sentier dans la forêt lointaine, là où, on entend le coucou..."coucou coucou coucou coulou coucou..." (Bis).
Walter avait stoppé la R5 au bout de ce chemin caillouteux. A cet endroit précisément et bizarrement, le goudron reprenait sa nature en un virage serré vers la gauche, tandis que le sentier déclinait en pente douce droit-devant vers les bois sombres et inquiétants.

"Respire ! Chérie respire ! , cette senteur de pin, ces relents de noisette et la brise marine qui se mélangent ! C’est çà le paradis ! "

- " Si tu coupais le moteur, je pourrais peut-être profiter de l'air pur et goûter à ton Paradis..." répondis-je.

Pas vexé le moins du monde, Walter tourna le contact et sortit de la voiture. Il s'étira lentement comme un chat après la sieste, comme un coq au milieu de ses poules, comme un lion dans sa savane, comme toi ... quand tu t'étires...
Comme... une réponse gestuelle, à mon tour j'ouvrais la porte et me "déployais ": une chatte avant la sieste, une poule qu'attend son coq, une lionne après la chasse...

- " Là, tu vois, si je m'écoutais, je m'allongerais dans l'herbe et je piquerais un roupillon." Dit Walter

- " bah, si tu veux, mais la découverte de la Bretagne risque d'être limitée : tu me fais le coup pratiquement tous les jours depuis notre arrivée ! "

- " ah ? J’avais pas remarqué " me lança t'il faussement.

Il est vrai, qu'en une semaine de notre tournée bretonne, je n'avais découvert que la Pointe du Raz et Camaret, tant Walter rechignait à se passer de sa sieste quotidienne. Les Vacances ! C’est çà les Vacances ! Répétait il. A ce rythme, le pays bigouden ne me serait à jamais qu'un carré d'herbe ou de lande à gauche de l'hexagone, les yeux fermés sur la carte Michelin au 1/20 000ème, le corps transi sur ce plancher des vaches, perdue au milieu de l'aqueux, les rêves ailleurs, loin des dossiers, oui, loin des bosseurs, oui, mais dans le vague et tout près d'elles, une crêpe sans sucre, du cidre, ce pays en ...vrach' et en ...'ty... , l'Épinal breton en somme, là où rime l'ouest et La Sieste !

- " bon d'accord, alors viens, je vais te faire voir du pays..." me retournait un Walter dépité.

Sur ce, il me pris la main et m'entraîna dans cette forêt pas si lointaine que çà où on entend quelquefois (?) le ...coucou...

Le sentier courrait le long d'un champs, limité d'un coté par une rangée de noisetiers et par l'herbe grasse de l'autre. Bientôt la friche fut derrière nous et nous arrivâmes à l'orée d'un bois. De son pas décidé, je devinais déjà la suite, sans déplaisir du reste ! Walter ne m'avait pas emmené ici par hasard...
A peine avions nous parcouru quelques pas sous les branchages qu'il m'attira hors du chemin, là où étonnamment, un mur se dessinait. C'était les restes d'une cabane de forestier sans doute et aux yeux écarquillés de Walter je compris qu'il ne s'attendait pas à çà.

- " ah non de non, la maison du père Lapin est complètement en ruine ! "

- " le père Lapin ? "

- " oui, je t'expliquerai..."

Sans en rajouter, il me pris par le bras et, d'un geste à la fois sûr et doux, me serra contre lui.
Il m'embrassa. C'était un baiser comme on en connaît peu, un de ces baisers qui vous marque à jamais (la preuve, c'est que je m'en souviens), un baiser de Cinémascope, Clark qui embrasse Viviane dans "autant en emporte le vent ", un baiser de goût et d'audace, un vrai baiser d'... Amour !
Rarement je n'avais senti cette certitude, cette force qui fait foi.
A mon tour je répondis par un baiser fougueux, nos lèvres qui se collent, nos dents qui s'entrechoquent
Nos langues qui se mélangent, Viviane aime Clark, et moi et moi émoi...
Walter me regarda un instant, droit dans les yeux, il me prit par la taille pour me rapprocher encore tant qu'il était possible, il me fixait de son regard coquin, oh je connaissais bien ce regard, une interrogation visuelle -tu veux ?- , il doutait encore ? Avais-je vraiment l'air de ne pas avoir envie ?
A ce doute implicite j'entrepris de répondre de manière explicite : un tour d'horizon rapide pour m'assurer qu'il n'y a personne et je dégrafais mon jean, laissais glisser la fermeture éclair doucement pour l'allumer encore et mon pantalon de tomber à mes pieds. Le sel de l'eau si proche et l'air vivifiant des pins me pris immédiatement. Une caresse sur ma peau fragile. A mon tour de mettre le feu à la baraque: je me frottais lentement -contre (?) -avec (!)- lui, jouant de mon corps comme une gogo danseuse, de gestes lancinants mon sexe contre sa jambe, je me dandinais onctueusement, le tissu rugueux de son Jean contre ma fine culotte commençait à faire son effet. Il recula pour s'appuyer contre le mur de la cabane, m'entraînant avec lui comme une statue que l'on déplace, pieds liés que j'étais dans mon pantalon baissé. Ainsi calé, Walter se fit un malin plaisir de glisser ses mains sur mes fesses et pour mieux me sentir, s'ingénia à me plaquer sur son sexe. Il me pelotait à travers la culotte, enfouissait ses mains dedans pour des caresses "inopinées", lissait mes jambes à me donner des frissons. Je frottais mon pubis contre la bosse divine que je sentais dure comme un sexe d'homme en érection, les picotements caractéristiques m'envahissaient lentement mais sûrement. Les prémices. Le début du bon.
Insidieusement, il longeait l'élastique, j'y vais j'y vais pas; sournoisement, il cherchait l'ouverture, par là ce sera mieux ...
Qu'avait-il dans la tète pour me languir ainsi ? Que pensait-il de moi en ce moment précis ?
J'imaginais qu'il me traitait de salope ou de bonne à sucer, j'imaginais qu'il criait que j'en voulais, que j'aimais çà et que si çà continuait il m'enculerait direct, t'imagines ! acculée au muret !, j'imaginais qu'excitée comme j'étais j'aurais voulu qu'il le fasse, j'imaginais qu'il disait " vas-y ma pute prends bien ton pied après ce s'ra mon tour ", j'imaginais qu'excité comme il était il aurait joui avant de me prendre par derrière, juste parce qu'il imaginait cette sodo forestière, je me serais tue, tu sais, j'aurais aimé peut-être, j'imaginais qu'il se serait laissé aller à rire et à sans doute pleurer un peu, enfin, j'imaginais qu'il s'imaginait... Mais je n'imaginais pas qu'en réalité il se taisait...
T'imagines ?
Il se taisait !
Le manège était bon et il l'éternisait, sous les feuillages et en silence donc. Je mouillais sérieusement et il continuait de plus belle. La dentelle 0% acrylique 100% coton n'était plus un problème, ses mains avaient plongées dedans: ses doigts se faisaient de plus en plus vicieux, cherchant l'endroit secret où le plaisir est le meilleur, insinuant ses caresses jusqu'au plus intime de ma chair... j'étais chaude pour le moins !
J'essayais de guider son cheminement en me tournant doucement, ses mains lâchaient mes cuisses pour reprendre d'autres poses, j'écartais comme je pouvais en pliant les genoux, prisonnière que j'étais de ce jean à mes pieds mais ses doigts courraient encore, pas un repli de mon entrecuisse ne devait lui être inconnu et pourtant il s'acharnait à le découvrir à chaque fois, cela doit être cela qu'on nomme l’Amour.
En connaisseur, il délaissa - d'une main seulement - mon fessier pour mes petits tétons qui criaient désir.
Il s'immisça sous mon chemisier en louvoyant habilement, manifestement il cherchait à m'exciter comme une folle et... il y arrivait ma foi ! La main "du haut" avait atteint son objectif en soulevant un bonnet du soutif tandis que la main "du bas" fourrageait copieusement sous le tissu humide.
Oh ce mamelon qu'on tire, qu'on pince, qu'on roule entre les doigts !
Ah ce cul que l'on malaxe, qu'on écarte et qu'on plaque !
... Ne rien dire sur ce con qu'on... c'est trop bon... tu sais bien...
Et le tout à la fois, on ne résiste pas bien longtemps !
Sentant le plaisir venir je me dégagea légèrement. Sans doute trop excité pour s'en apercevoir, il colla son sexe contre ma jambe pour se branler dans une position plus confortable pour lui. A vrai dire, à ce jeu là, je n'étais pas perdante: sa main "du bas" avait glissé d'une manière naturelle dans ma chatte en folie et la main "du haut" était plus à l'aise encore à me tâter les seins.
Les tétons étirés et le con endoigté, contrainte et forcée au plaisir, je n'y tins plus.
En une brève décharge électrique tous mes muscles de se bander soudain, tout mon corps de se mettre à trembler, tout mon être de vibrer sous cette onde, toute mon âme de jeter ses souillures: j'avais cet orgasme qui vous nettoie, vous lave et vous étrille... j'avais pris mes angoisses et tout jeté dehors...
Pas longtemps je l'accorde, mais si bref qu'il fut, ce Plaisir est inoubliable...
En deux temps trois mouvements, le Nirvana et la descente... un geste de repli plutôt que de recul, comme pour mieux apprécier l'avant pendant l'après, ce que d'aucuns appellent refoulement post-orgasmique... j'avais lâché Walter en me recroquevillant, la pierre contre ma chair... j'étais froide pour le moins !...Mais j'étais neuve... et presque prête à recommencer !

Je reprenais mon souffle, il reprenait le sien. Je me sentais un peu bête, comme çà, au milieu des bois, le pantalon baissé, le chemisier défait. Mais je me mis à rire quand je vis la tête de Walter:
Déconcerté par ce spectacle inattendu, il avait l'air penaud comme un gamin qui vient de faire une bêtise.
Mais après tout, il n'avait pas à être surpris, il l'avait bien cherché ! Du reste, en y repensant, l'inattendu venait de lui ...
Je me rhabillais prestement quand Walter maugréa :

-" et moi ? J’ai pas le droit aujourd'hui ?"

-"attends un peu que je me remette, après on verra !"

C'est vrai quoi ! Nous les femmes il faut nous laisser le temps de respirer un minimum.
Les hommes ont une fâcheuse tendance à l'oublier... et quand c'est l'inverse ?
Tu t'es vu quand t'as giclé toi ? ...no comment !

Walter ronchonna quelques jurons incompréhensibles dans sa moustache qu'il n'avait pas (et qu'il n'a jamais eu), et enchaîna tout de go par la visite guidée du sanctuaire (ou supposé comme tel) du père Lapin ! C’est ce que l'on pourrait appeler un coq-à-l'âne pour beaucoup, mais c'était une diversion pour Walter, je l'appris par la suite à "mes dépends".

-" tu vois ici, il y a eu du grabuge pendant la guerre. La cabane du père Lapin a servi quelquefois à des résistants, des "réunions" secrètes parait-il et sans doute plein d'autres choses que l'on a jamais su"

Je lui coupais net ... la parole:

-"c'était qui le père Lapin ?"

-"Oh la la, c'est une vieille histoire et çà date du temps où la foret appartenait à un riche marchand de Brest : ici un braconnier plutôt bandit que chasseur vivait dans le moulin. Il passait son temps à voler ses concitoyens et à manger les lapins qu'il chopait dans le coin..."

Et notre Walter de dithyramber sur la vie, les mœurs pour ne pas dire l'œuvre du père suscité.
Certes ce coin de Bretagne me plaisait bien mais "le guide" commençait à m'exaspérer de son savant récit aussi pris-je la liberté de l'interrompre une nouvelle fois dans un semblant de tact que je ne me soupçonnais pas :

-"Walter, tu sais c'est vraiment très intéressant et pour dire vrai tu me passionnes. Cette cabane, pleine de mystères sans doute, et nous là, contre ces murs qui ont connus tant et tant, ces arbres, cette eau qui se jette à la mer non loin d'ici,...et tu avais raison, ces senteurs de pin, de noisette et d'iode, ces fragrances mélangées..."

Évidemment, Walter s'aperçut rapidement que mon discours se moquait quelque peu de lui : il fallait bien çà pour le faire revenir à la réalité, bien m'en pris.
Walter accusa "le coup" d'abord puis en un réflexe de prestance me jeta son sourire sardonique. Walter n'était pas froissé, du moins ne laissait il rien paraître. Peut-être même était il flatté que l'on s'intéresse plus à lui qu'à ses paroles, peut-être même tout cela entrait-il dans une tactique machiavélique (quoique Machiavel ne fut pas celui qu'on croit), Walter était - et reste encore - un maniaque et habile homme d'esprit.
En y réfléchissant, je pense qu'il m'avait amené là pour assouvir ses fantasmes. Inconsciemment de prime abord mais après ? C'est surprenant mais limpide ! Après ? Il m'avait attiré vers cette cabane, lieu de villégiature quand il eût ses seize ans. Il m'avait donné du plaisir dans cet endroit saugrenu à ma demande certes mais Il s'était ensuite évadé dans ces histoires rocambolesques pour mieux endormir ma méfiance. Il allait m'entraîner encore dans un scénario indicible.
Ce cher Sigmund Freud en aurait fait un cobaye de choix !

Il me caressa la joue et déposa tendrement un baiser sur mon front. Il me fixait d'un regard troublant. Ce que j'avais subodoré allait devenir réalité... ses fantasmes enfouis depuis combien de temps... j'avais sans le vouloir, déclenché un mécanisme, la marche arrière était impossible, ses rêves, c'est aujourd'hui qu'il les voulait ! Il me susurra quelques mots à l'oreille :

-"Je voudrais que tu fasses la pute pour moi..."

Je sursautais au mot pute. J'eu peur, un instant, qu'il me vende à d'autres mecs, mais heureusement telle n'était pas son idée. Il cherchait à me rassurer :

-"J'en ai toujours rêvé et tu le fais ! Tu es au bord du bois, j'arrive en voiture, tu te proposes... et moi j'accepte ! "

C'était amusant, il me demandait çà tendrement dans le creux de l'oreille, comme si ses mots ne correspondaient pas aux images, la bande-son d' "autant en emporte le vent" collé à un film porno !
Il plaidait sa cause... forcément... ce terme de " pute " m'avait ébranlé et il s'était rendu compte de sa maladresse. Mais que dire d'autres quand on est excité comme il était ? Je n'aurais sans doute pas fait mieux : veux tu jouer les péripatéticiennes pour moi ? Trop compliqué à dire, aimerais tu te déguiser en salope et moi je serais ton mac ? trop cru aussi, et pourquoi pas un truc du genre, on aurait dit que tu serais prostituée et moi j'étais le client... trop puéril... mais à bien y réfléchir c'était quand même un peu çà ... des fantasmes d'adolescents...
La forme était par trop directe à mon goût mais dans le fond je n'étais pas hostile. Moi aussi j'avais eu ces fantasmes, tapiner dans les rues sombres d'une "nuit américaine ", se faire prendre en levrette dans la cabine d'un routier, me faire sodomiser sur le capot d'une rolls, me caresser en public dans un théâtre d'Amsterdam... j'en passe et des meilleurs... et là, maintenant, j'avais l'opportunité d'assouvir cela pour Walter, décemment je ne pouvais pas lui refuser !
L'explication est longue mais ma réticence fut rapidement effacée.

- " ok mais "

Je n'eus pas le temps de demander des éclaircissements que Walter donnait déjà ses directives ! Sûr qu'il avait dû les ressasser ces images et ces phrases ! Sûr qu'il devait bouillir d'impatience à me demander çà !
Sûr que cette histoire était inéluctable !

À suivre...
Mediaffiliation

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